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Gaz Naturel : Top 10 Pays Producteurs et Étapes de Production

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En 2022, les pays produisant le plus de gaz naturel sont les États-Unis, la Russie et l'Iran. Les pays exportant le plus de gaz naturel sont la Russie, le Qatar et la Norvège tandis que les pays les plus importateurs de gaz naturel sont l'Allemagne, le Japon et la Chine. Le gaz est produit en l'extractant des gisements naturels d'où il provient, puis en le séparant de certains composants, avant de le transporter vers les pays importateurs.

Producteurs, exportateurs, importateurs : quels sont les différents acteurs du marché du gaz ?

Ci-dessous peuvent être retrouvés :

  1. Le top 10 des pays producteurs de gaz naturel ;
  2. Le top 10 des pays exportateurs de gaz naturel ;
  3. Le top 10 des pays importateurs de gaz naturel.
  4. Les pays disposant des plus grandes réserves de gaz naturel.
Quelle est la différence entre un pays producteur de gaz naturel est-il forcément exportateur ?La majorité des pays appartenant aux plus gros producteurs de gaz naturel font partie des plus gros pays exportateurs de gaz naturel. Cependant, certains pays très producteurs ne font pas partie des plus gros exportateurs. C'est le cas des États-Unis par exemple, qui, s'il produit beaucoup, conserve la majorité de sa production pour une consommation interne.

Quels sont les principaux pays producteurs de gaz naturel ?

Liste des plus grands pays producteurs de gaz dans le monde

Le graphique ci-dessous permet de comprendre quels sont les principaux pays producteurs de gaz naturel.

En milliards de mètres cubes de gaz naturel produit - Source : Enerdata - World Energy and Climate Statistics - Graphique : Selectra

Le graphique montre que les pays ayant produit le plus de gaz naturel en 2022 sont :

  1. Les États-Unis avec 1 027 milliards de mètres cubes de gaz naturel produit ;
  2. La Russie avec 699 milliards de mètres cubes de gaz naturel produit ;
  3. L'Iran avec 244 milliards de mètres cubes de gaz naturel produit ;
  4. La Chine avec 219 milliards de mètres cubes de gaz naturel produit ;
  5. Le Canada avec 205 milliards de mètres cubes de gaz naturel produit ;
  6. Le Qatar avec 170 milliards de mètres cubes de gaz naturel produit ;
  7. L'Australie avec 162 milliards de mètres cubes de gaz naturel produit ;
  8. La Norvège avec 128 milliards de mètres cubes de gaz naturel produit ;
  9. L'Arabie Saoudite avec 105 milliards de mètres cubes de gaz naturel produit ;
  10. L'Algérie avec 102 milliards de mètres cubes de gaz naturel produit.

Liste des plus grands pays producteurs de gaz en Europe

Pour connaitre les principaux producteurs de gaz naturel en Europe, il est possible de se référer au graphique ci-dessous.

En milliards de mètres cubes de gaz naturel produit - Source : Statistical Review of World Energy 2022 - Graphique : Selectra

Selon Statistical Review of World Energy 2022, les pays européens produisants le plus de gaz naturel en Europe en 2021 sont :

  1. La Norvège avec 114,3 milliards de mètres cubes de gaz naturel produit ;
  2. Le Royaume-Uni avec 32,7 milliards de mètres cubes de gaz naturel produit ;
  3. L'Ukraine avec 18,6 milliards de mètres cubes de gaz naturel produit ;
  4. Les Pays-Bas avec 18,1 milliards de mètres cubes de gaz naturel produit ;
  5. La Roumanie avec 8,5 milliards de mètres cubes de gaz naturel produit.

Quels sont les principaux pays exportateurs de gaz naturel ?

Liste des plus grands pays exportateurs de gaz dans le monde

La production de gaz ne signifie pas forcément l'exportation, bien que la majorité des grands producteurs de gaz naturel se retrouvent dans la liste des principaux pays exportateurs de gaz naturel. Pour plus de détails sur les principaux exportateurs de gaz naturel, il est possible de se référer au graphique ci-dessous :

En milliards de mètres cubes de gaz naturel exporté - Source : CIA World Factbook - Graphique : Selectra

En résumé, d'après le graphique, les pays principaux exportateurs de gaz naturels sont les suivants en 2020 :

  1. La Russie avec 210,2 milliards de mètres cubes de gaz naturel produit ;
  2. Le Qatar avec 126,5 milliards de mètres cubes de gaz naturel produit ;
  3. La Norvège avec 120,2 milliards de mètres cubes de gaz naturel produit ;
  4. Les États-Unis avec 89,6 milliards de mètres cubes de gaz naturel produit ;
  5. Le Canada avec 83,9 milliards de mètres cubes de gaz naturel produit ;
  6. L'Australie avec 67,9 milliards de mètres cubes de gaz naturel produit ;
  7. L'Algérie avec 53,8 milliards de mètres cubes de gaz naturel produit ;
  8. Les Pays-Bas avec 51,2 milliards de mètres cubes de gaz naturel produit ;
  9. La Malaisie avec 38,2 milliards de mètres cubes de gaz naturel produit ;
  10. Le Turkménistan avec 38,1 milliards de mètres cubes de gaz naturel produit.

Liste des plus grands pays exportateurs de gaz en Europe

Quant aux pays Européens, il est possible de consulter le graphique ci-dessous, qui indique les principaux pays européens exportateurs de gaz naturel.

En milliards de mètres cubes de gaz naturel produit - Source : CIA World Factbook - Graphique : Selectra

Finalement, les plus grands exportateurs de gaz en européens sont les pays suivants en 2020 :

  1. La Norvège avec 120,2 milliards de mètres cubes de gaz naturel produit ;
  2. Les Pays-Bas avec 51,2 milliards de mètres cubes de gaz naturel produit ;
  3. L'Allemagne avec 34,6 milliards de mètres cubes de gaz naturel produit ;
  4. Le Royaume-Uni avec 11,2 milliards de mètres cubes de gaz naturel produit ;
  5. La France avec 6 milliards de mètres cubes de gaz naturel produit ;

Quels sont les principaux pays importateurs de gaz naturel ?

S'il y a de nombreux pays exportateurs, à l'échelle mondiale et européenne, il y a donc également de nombreux pays importateurs, en demande de gaz naturel. Il est possible de découvrir quels sont ces pays dans les graphiques et listes suivantes.

Liste des plus grands pays importateurs de gaz dans le monde

Il existe de nombreux pays en demande de gaz naturel dans le monde, à qui exportent les pays mentionnés plus haut. Les principaux pays importateurs de gaz naturel dans le monde peuvent être observés ci-dessous :

En milliards de mètres cubes de gaz naturel importé - Source : CIA World Factbook - Graphique : Selectra

Le graphique précédent montre, qu'à l'échelle mondiale les pays suivants sont ceux importants le plus de gaz naturel depuis des pays extérieurs en 2020 :

  1. L'Allemagne avec 119 milliards de mètres cubes de gaz naturel produit ;
  2. Le Japon avec 116,5 milliards de mètres cubes de gaz naturel produit ;
  3. La Chine avec 97,6 milliards de mètres cubes de gaz naturel produit ;
  4. Les États-Unis avec 86 milliards de mètres cubes de gaz naturel produit ;
  5. L'Italie avec 69 milliards de mètres cubes de gaz naturel produit ;
  6. La Turquie avec 55 milliards de mètres cubes de gaz naturel produit ;
  7. Les Pays-Bas avec 51 milliards de mètres cubes de gaz naturel produit ;
  8. Le Mexique avec 50 milliards de mètres cubes de gaz naturel produit ;
  9. La Corée du Sud avec 48,6 milliards de mètres cubes de gaz naturel produit ;
  10. La France avec 48,5 milliards de mètres cubes de gaz naturel produit ;

Liste des plus grands pays importateurs de gaz en Europe

Il est possible de connaitre les pays les plus importateurs de gaz à l'échelle européenne. Les pays européens réalisant le plus d'importations de gaz naturel sont les suivants :

En milliards de mètres cubes de gaz naturel produit - Source : CIA World Factbook - Graphique : Selectra

Ainsi, comme indiqué dans le graphique, le top 5 des principaux pays européens importateurs de gaz naturel est composé de :

  1. L'Allemagne avec 119,5 milliards de mètres cubes de gaz naturel produit ;
  2. L'Italie avec 69,7 milliards de mètres cubes de gaz naturel produit ;
  3. Les Pays-Bas avec 51 milliards de mètres cubes de gaz naturel produit ;
  4. La France avec 48,5 milliards de mètres cubes de gaz naturel produit ;
  5. Le Royaume-Uni avec 47 milliards de mètres cubes de gaz naturel produit.

Où se trouvent les réserves de gaz naturel dans le monde ?

La Russie, qui représentait déjà 19,9 % des réserves mondiales en 2021, l'Iran qui représentait 17,1 %, et le Qatar qui représentait 13,1 %, sont trois pays les mieux dotés en gaz, concentrant à eux trois plus de la moitié des réserves prouvées de gaz naturel de la planète.

Les réserves prouvées évoluent toutefois rapidement : par exemple, les États-Unis ont ainsi devancé l'Arabie Saoudite en réserves prouvées de gaz naturel suite au développement intense de l'extraction de gaz de schiste et des analyses des sols qui s'ensuivent.

Source : BP World Energy Outlook, 2022 - Graphique : Selectra

D'où provient le gaz naturel en France ?

La France importe quasiment la totalité du gaz naturel qu'elle consomme. En 2022, par exemple, elle a importé un total de 640 TWh PCS de gaz auprès de différents pays à l'international. Les importations de gaz naturel se répartissent comme suit dans le graphique ci-dessous :

Source : Ministère de la Transition Écologique - Graphique : Selectra

À noter que 17 % du gaz importé a été acheté directement sur les marchés, rendant impossible la détermination de son origine.

Depuis 1973 et les débuts de l'importation du gaz en France, il peut être observé une certaine évolution : si la demande a été croissante et continue de l'être, la France s'est tournée vers différents acteurs au cours de ces dernières années pour son approvisionnement en gaz. 

Par exemple, sa demande auprès de l'ensemble des pays a décru légèrement depuis 2020, excepté pour les États-Unis, qui ont justement commencé à commercialiser leur gaz à cette date.

Il est à noter également que les pays avec lesquels la France a toujours collaboré dans le cadre de ses importations de gaz naturel sont :

  • Les Pays-Bas (depuis avant 1973) ;
  • L'Algérie (depuis avant 1973) ;
  • La Russie (depuis 1973) ;
  • La Norvège (depuis 1976).

Il peut être remarqué que contrairement à certains autres pays européens, la France a su diversifier les acteurs lui exportant le gaz, évitant de la rendre dépendante d'un pays producteur, contrairement à l'Allemagne par exemple qui dépendait beaucoup du gaz russe avant la guerre en Ukraine en 2022.

Y a-t-il des exploitations de gaz naturel en France ? La France possédait aussi son gisement de gaz naturel, à Lacq, dans le sud-ouest de la France. Ce gisement est arrivé en fin de vie en 2013, après une exploitation de 1957. Par la suite, a été lancé le projet de transformer le gisement de gaz en un pôle d'excellence en chimie fine et de spécialités, pour que ce bassin industriel trouve une reconversion, une manière d'assurer le maintien des emplois dans la région.

Quels sont les acteurs de la production du gaz naturel ?

Quelles sont les principales entreprises productrices de gaz ?

Afin d'extracter le gaz, puis de le traiter, il existe des entreprises nommées les super-majors. Actrices importantes de la commercialisation des énergies fossiles, ces super-majors sont généralement spécialisées dans le gaz naturel ainsi que le pétrole. Ci-dessous peuvent être retrouvés la liste des plus importantes sociétés extractrices de gaz :

  • China National Petroleum/PetroChina, société chinoise ;
  • ExxonMobil, société américaine ;
  • Chevron, société américaine ;
  • Shell, société néerlandaise et anglaise ;
  • TotalEnergies, société française.

À noter que leurs chiffres d'affaires se comptent à plus d'une dizaine de milliards de dollars, voire jusqu'à plus d'une centaine pour les plus grandes.

Quels sont les autres acteurs influents la production de gaz ?

Il existe d'autres entreprises influentes dans la production de gaz, généralement rattachées à un pays. C'est notamment le cas de :

  • Gazprom, société Russe ;
  • Statoil, société Norvégienne ;
  • Saudi Amarco, société d'Arabie Saoudite.

Quelles sont les étapes entre la production du gaz naturel et sa consommation ?

Trouver les gisements de gaz naturel

La recherche de gaz naturel et l'estimation des volumes renfermés reposent sur la sismologie : des capteurs spéciaux sont mobilisés pour enregistrer des données relatives à la propagation d'ondes de choc artificielles, permettant d'obtenir des informations sur les structures géologiques en présence. Des cartographies du sous-sol sont établies à partir de ces données pour évaluer la présence de gaz naturel.

Plusieurs types de bassins apparaissent lors des explorations, on les différencie selon :

  • Leur concentration d'hydrocarbure
    • Les bassins prolifiques qui sont riches en hydrocarbures comme au sud du golfe de Guinée pour le pétrole, le delta du Nil pour le gaz ou encore le delta du Niger dont certains gisements sont riches en pétrole et en gaz ;
    • Les bassins stériles dont la concentration en hydrocarbures ne permet pas une exploitation rentable ;
  • L'état d'avancement de leur exploitation :
    • Il existe des bassins découverts depuis longtemps et qui ont déjà été forés à plusieurs reprises, ce sont les bassins matures dont l'exploitation continue, mais avec très peu de chance de rencontrer de nouveaux gisements géants ;
    • Les bassins peu matures n'ont pas fait l'objet de nombreux forages et sont très privilégiés des compagnies pétrolières ;
    • Enfin, les bassins vierges ont été très peu exploités, voire jamais explorés à cause de la géographie qui les rend moins accessibles.
Les infrastructures d'extraction du gaz naturel offshore sont plus coûteuses que celles déployées pour exploiter des gisements de gaz onshore. L'offshore requiert en effet des plateformes de forage et/ou des navires spéciaux.

Extraction du gaz naturel

Lorsque le gisement de gaz naturel est jugé suffisamment certain dans ses volumes et dans ses conditions économiques d'exploitation, les installations nécessaires à son exploitation peuvent être construites : puits d'extraction et gazoducs reliant les puits aux réseaux collecteurs. L'opération d'extraction consiste à faire remonter à la surface le gaz naturel enfermé dans le sous-sol, en creusant un trou, parfois jusqu'à 6 000 m de profondeur.

Qu'est-ce que les derricks de forage ?

Il s'agit d'une tour métallique pouvant atteindre 30 mètres de haut qui permet d'insérer verticalement les tiges de forages. Généralement, le gaz naturel sortira des puits sans intervention extérieure du fait de la pression, mais certaines fois des équipements de pompage sont nécessaires.

Une fois le gaz extrait, la pression du circuit est ramenée à celle prévue pour le transport avant injection du gaz dans le gazoduc de transport.

Quelle est la durée de vie d'un gisement de gaz naturel ?

La durée de vie d'un gisement est très variable. Elle varie en général de 15 à 30 ans et certains gisements gigantesques peuvent être exploités pendant 50 ans. À l'inverse, les gisements en mer profonde, ayant les coûts d'exploitations sont beaucoup plus élevés, ont une durée de vie du gisement entre 5 à 10 ans.

L'exploitation d'un gisement comprend 3 étapes :

  • Les 3 premières années, les puits sont forés progressivement ce qui permet d'augmenter la production de gaz naturel ;
  • La production se stabilise : la durée de cette étape peut varier en fonction de la taille du bassin ;
  • Enfin, une période de décroissance qui précédera la fermeture du site : pendant cette phase la production d'hydrocarbure baisse entre 1 et 10 % par an.

L'exploitation d'un gisement prend fin lorsque le coût d'extraction devient plus élevé que le bénéfice produit par la vente du gaz :

  • Soit parce que l'eau résiduelle qui remonte avec l'hydrocarbure est de plus en plus importante et la séparation de l'eau (déshydratation) revient alors beaucoup trop chère ;
  • Soit les procédés de récupération assistée sont trop coûteux pour continuer de manière rentable l'exploitation.

Les réserves ne sont jamais totalement épuisées, ainsi le taux de récupération de gisement de gaz atteint les 60 à 80 %. Celui-ci est relativement plus élevé que celui des gisements de pétrole, qui ne dépasse pas les 50 %.

Traitement du gaz naturel

Les installations du gaz naturel peuvent être situées plus ou moins en amont de la chaîne de valeur, à proximité des lieux d'extraction du gaz naturel ou des zones de consommation. Le traitement du gaz naturel revient à le déshydrater par point de rosée et à séparer ses composants :

  • Le gaz de pétrole liquéfié comme butane ou propane (GPL, à ne pas confondre avec le gaz naturel liquéfié GNL) ;
  • Le dioxyde de carbone (CO2) libéré dans l'atmosphère, séquestré ou transmis à un utilisateur industriel situé à proximité ;
  • Le gaz acide vendu à l'industrie chimique ou séquestré,
  • L'hélium, vendu s'il est présent en quantités suffisantes (ce qui permet de créer une source de revenus importante pour le gisement).

Le reste du gaz, qui représente la grande majorité du gaz naturel extrait et est essentiellement constitué de méthane (CH4), est injecté dans les réseaux de transport de gaz vers les lieux de consommation.

Les condensats du gaz naturel (récupérés à l'état liquide à la sortie du puits) et le gaz de pétrole liquéfié sont les deux produits disposant de la plus grande valeur marchande. Certaines exploitations gazières ne se sont montées que pour extraire ces produits, et réinjectent le reste du gaz naturel dans le gisement au lieu de l'exploiter commercialement.

Transport du gaz naturel vers les pays importateurs

Après son extraction et son traitement, le gaz naturel souffre encore d'importants coûts de transport. La construction de gazoducs sur longue distance correspond à de lourds investissements. Le transport par navire méthanier sous forme de gaz naturel liquéfié (GNL) est également très capitalistique, nécessitant la construction d'une usine de liquéfaction au point d'export, la construction d'une usine de re-gazéification près du point de consommation et la construction des navires spécialisés, les méthaniers.

C'est pourquoi les gisements de petite taille de gaz naturel éloignés des points de consommations ne sont pas forcément exploités. Faute d'infrastructures de transport adaptées, le gaz naturel issu des gisements de pétrole peut être brûlé sur place dans des torchères, au lieu d'être valorisé. Aujourd'hui, les préoccupations écologiques et la montée du prix de l'énergie incitent les acteurs du gaz à agir pour éviter le recours aux torchères.

Étapes de transport du gaz naturel du pays producteur au pays importateur

Comment est envisagée la production de gaz naturel à l'avenir ?

Si les avis divergent beaucoup sur le temps d'exploitation du gaz naturel restant, la certitude est qu'il s'agit d'une ressource fossile et qu'elle devrait connaître l'équivalent du "peak oil", c'est-à-dire atteindre le point où la production ne pourra que décliner en raison de l'arrivée à maturité des gisements de gaz. À rappeler cependant que le gaz naturel est une ressource plus abondante que le pétrole, et que ses gisements s'épuiseront moins rapidement.

Toutefois, les différents acteurs de l'exploitation de gaz ne sont pas du même avis quant au temps restant. L'Agence Internationale de l'Energie (AIE) estime que les réserves prouvées de gaz naturel représentent 180 000 Gm3, correspondant à environ 60 ans de production de gaz naturel. BP Statistical Review évoquait 55 ans en 2018.

TotalEnergies estime qu'il reste encore 100 ans d'exploitation du gaz, mais inclut également les gaz non conventionnels, qui représenterait 45 % des 850 000 Gm3 de réserves récupérables à long terme.

Quel est l'impact du gaz naturel sur la géopolitique mondiale ?

Les pays producteurs de gaz naturel peuvent utiliser ce levier comme moyen de pression sur les autres pays mondiaux. Cela a notamment été le cas avec le conflit en Ukraine, où les livraisons de la part de la Russie ont drastiquement diminué, ou encore du Qatar, où la communauté internationale peine à sanctionner le pays pour son non respect aux droits humains du fait de sa production massive d'énergies fossiles.

Également, le transport du gaz par gazoduc traversant des pays politiquement instables, l’irruption de conflits peut faire peser un risque de pénurie.

FAQ

Quel est l'impact environnemental de la production de gaz naturel ?

Impact environnemental du gaz naturel en bref :

Le gaz est l'un des combustibles fossiles les moins polluants. Dans l’idéal, c’est-à-dire si sa combustion est parfaite, il n’émet que de l’eau et du dioxyde de carbone. Cependant, l’extraction, le transport et la combustion du gaz, dans la réalité, provoquent d’importantes émissions de méthane. Or le méthane est un gaz à effet de serre majeur, considéré comme bien plus important que le dioxyde de carbone dans le changement climatique.

Dans le détail, l'extraction du gaz naturel est préjudiciable à l'environnement à plus d'un titre :

  • Les infrastructures d'exploitation et de traitement des gisements d'hydrocarbures sont particulièrement consommatrices d'énergie ;
  • Le transport du gaz naturel génère d'importantes émissions de gaz à effet de serre. Les fuites de méthane, particulièrement puissant en matière d'effet de serre, peuvent être significatives sur les gazoducs. La liquéfaction du gaz naturel pour le transport par la filière du GNL entraîne de son côté de grandes consommations d'énergie et des pertes sur les volumes transportés ;
  • L'extraction du gaz de schiste est accusée de provoquer une détérioration du paysage par la multiplication des têtes de forage, une pollution importante des sous-sols et des nappes phréatiques par des produits chimiques. La consommation d'eau dans le cadre de la technique de la fracturation hydraulique est également très importante.

Cependant, il existe en effet des alternatives au gaz naturel plus respectueuses de l’environnement. C’est le cas du biogaz, qui est issu de la fermentation de matières organiques. En somme, il s’agit d’une version renouvelable et non-fossile du gaz naturel. Ce gaz peut être utilisé pour les mêmes usages. Il semble une alternative bien plus sûre et durable que les gaz non-conventionnels.

Comment se forment les gisements de gaz naturel ?

Le gaz naturel que les hommes extraient des profondeurs est en fait d'origine organique et s'est formé à partir de la décomposition de plancton et d'algues sur plusieurs millions d'années. En effet, la plupart des déchets organiques sont détruits et digérés par les bactéries. Une infime partie de la matière résiduelle (0,1%) se dépose toutefois au fond des océans (où elle est protégée de l'action des bactéries, car le milieu est trop pauvre en oxygène) et se mélange à des sédiments (sable, argile, sel).

Ce mélange forme une couche de boue qui durcit au fil des ans pour devenir de la "roche mère". Sous le poids des nouveaux sédiments qui s'y déposent, la roche mère s'enfonce très lentement dans la croûte terrestre : elle peut parcourir quelques mètres à quelques centaines de mètres par millions d'années. La pression et la température augmentent au fur et à mesure que la couche mère s'enfonce dans les profondeurs. La matière organique la composant se transforme en Kérogène puis, à partir de 2000 mètres en dessous du niveau de la mer, en hydrocarbure (carbone et hydrogène) :

  • Entre 2000 et 3800 mètres : le kérogène se transforme en pétrole ;
  • Entre 3800 et 5000 mètres : les sédiments forment des hydrocarbures non plus liquides, mais gazeux : le gaz méthane (le plus léger des hydrocarbures) ;
  • En dessous de 8000 mètres : on ne trouve plus d'hydrocarbures, car les températures très élevées les détruisent.

Les hydrocarbures remontent vers la surface de la terre, car ils sont plus légers que l'eau. Si rien ne les arrête, ils s'échappent et suintent à la surface de la terre ou se solidifient en bitume, perdant leur constituant volatil. S'ils rencontrent une couche imperméable appelée couverture, ils restent enfermés dans une poche qu'on appelle roche réservoir où la partie gazeuse remonte au-dessus du pétrole en repoussant vers le bas la nappe d'eau.

La sédimentation évolue en moyenne de 50 mètres par million d'années, il faut donc environ 60 millions d'années pour que le plancton mort se transforme en hydrocarbure liquide (pétrole) et 85 millions pour que se forme un hydrocarbure gazeux. On comprend dès lors pourquoi le pétrole ou le gaz naturel ne sont pas considérés comme des énergies renouvelables.

Quels sont les autres types de gaz ?

Parmi les gaz non conventionnels, on retrouve notamment :

Le gaz de schiste

L'exploitation du gaz de schiste, source de nombreuses polémiques, est complexe. Les pays à posséder les réserves de gaz de schiste les plus importantes sont la Chine, l'Argentine, l'Algérie et les États-Unis. Ces derniers sont aujourd'hui les pionniers dans l'exploitation du gaz de schiste, à partir des années 2000.

En France, un moratoire voté en 2013 interdit à la fois les recherches et l'exploitation du gaz de schiste en France. D'autres pays ont adopté des législations similaires.

L'extraction du gaz de schiste pose un certain nombre de problèmes environnementaux :

  • Utilisation importante d'eau pour fracturer la roche ;
  • Pollution des nappes phréatiques ;
  • Augmentation du nombre de tremblements de terre ;
  • Émission de gaz à effet de serre ;
  • Durabilité et surface des gisements.
Quelle est la différence entre le gaz de schiste et le gaz naturel ? Contrairement au gaz conventionnel, qui est prisonnier de roches perméables, le gaz de schiste est contenu dans des roches imperméables.

Gaz de houille

Le gaz de houille est moins connu. Son exploitation est beaucoup plus ancienne : utilisé comme gaz d'éclairage jusqu'à la fin du XIXe siècle, il est ensuite détrôné par l'électricité et par le gaz de ville. Il est issu de la transformation de la houille en coke, un combustible très polluant couramment utilisé en Europe lors de la révolution industrielle. Le gaz de houille était extrêmement toxique à produire.

Gaz de réservoir compact

Le gaz de réservoir compact, comme le gaz de schiste, requiert des techniques d'extraction complexes afin d'être exploité, comme la fracturation hydraulique des sols. Il est stocké dans des roches réservoirs peu perméables, en grès ou en calcaire. Ces gisements se différencient notamment du Gaz de Schiste par le fait que le produit ait "migré" hors de sa roche mère, et est contenu dans des roches plus poreuses.