marche electricite en France
La production et la fourniture d'électricité sont devenus des marchés en France et dans le monde.

Le marché de l'électricité en France et dans le monde

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Le marché de l'électricité en France est un marché qui s'est progressivement ouvert à la concurrence à partir des années 2000. Comment est-il organisé aujourd'hui ?

L'organisation du marché de détail de l'électricité en France

choix

Le marché de détail est le marché sur lequel les clients finaux achètent l'électricité. Les consommateurs finaux peuvent être des particuliers comme des professionnels ou encore des collectivités locales. Sur ce marché du détail, on retrouve deux types d'offres : 

  1. les offres de marché dont les tarifs sont fixés librement par les fournisseurs ;
  2. les tarifs réglementés dont le prix de vente est contrôlé par les pouvoirs publics (Ministres chargés de l'économie et de l'énergie après avis de la Commission de Régulation de l'Energie). 

Tous les fournisseurs alternatifs et historiques peuvent commercialiser des offres de marché a contrario des tarifs réglementés proposés uniquement par les fournisseurs historiques c'est-à-dire EDF et les ELD. Fin mars 2014, 9% des consommateurs avaient souscrit une offre de marché pour leur fourniture d'électricité en France. 

De façon générale, le marché de l'électricité est réparti en différents acteurs. Il existe notamment plusieurs étapes entre la production de l'électricité et sa consommation de la part du particulier ou du professionnel. On décompte ainsi :

Les acteurs organisant le marché de l'électricité jusqu'au consommateur
Les différents acteurs participant à la production et distribution de l'électricité jusqu'au consommateur

Les producteurs d'électricité

plusieurs reacteurs nucleaires

La France produit annuellement 570 TWh d'électricité. Le parc de production électrique français est détenu en grande majorité par EDF, en particulier les centrales nucléaires qui assurent 77% de la consommation du pays. D'autres acteurs sont néanmoins présents dans le secteur hydraulique (11,5% du mix), thermique (10,7%) et les autres énergies renouvelables. Parmi eux, on retrouve Engie (qui souhaite également investir prochainement dans la production nucléaire en France), Gaz Electricité de Grenoble L'activité de production de l'électricité relève du domaine concurrentiel, et non du monopole.

Les importateurs/exportateurs d'électricité

Le processus de libéralisation des marchés vise à construire un grand marché intérieur de l'énergie au niveau européen. Cet objectif passe par le renforcement des interconnexions aux frontières pour l'électricité, et par l'amélioration des règles d'attribution des capacités d'interconnexion électriques. La France est structurellement exportatrice nette d'électricité, mais le solde entre exportation et importation tend à se réduire. En 2007, les exportations contractuelles d'électricité ont dépassé de 55 TWh les importations.

Les gestionnaires du réseau de transport de l'électricité

La filiale d'EDF Gestionnaire du Réseau de Transport d'Electricité (RTE) a le monopole du transport d'électricité sur le territoire français. RTE doit entretenir et développer le réseau tout en prenant en compte les contraintes environnementales, assurer la sécurité du réseau, gérer les flux électriques en garantissant l'équilibre entre soutirages et injections. RTE garantit un accès à ses réseaux sur une base non discriminatoire et transparente, bien que l'entreprise reste une filiale d'EDF. Les tarifs d'utilisation des réseaux de transport de l'électricité sont proposés par la Commission de Régulation de l'Energie au gouvernement pour décision.

Les gestionnaires du réseau de distribution de l'électricité

Le réseau de distribution d'électricité correspond au dernier maillon de la chaîne d'acheminement de l'électricité jusqu'au lieu de consommation. Après une première phase de transport à haute tension (150 à 800 kV) sur longue distance, c'est le réseau de distribution qui prend le relai sur les derniers kilomètres avant le lieu de consommation, avec une tension moyenne ou basse. ENEDIS, filiale d'EDF, assure la distribution pour plus de 30 millions de clients grâce à un réseau de 1,2 million de kilomètres de lignes électriques, ce qui en fait le premier distributeur européen d'électricité. Le gestionnaire de réseau de distribution est également responsable de la qualité de l'électricité et assure les services de dépannage aux clients et de relevé des compteurs. Si ERDF assure 95% de la distribution d'électricité en France, 170 Entreprises Locales de Distribution (ELD) se partagent les 5% restants. Elles disposent du monopole de la distribution de l'électricité sur leur territoire de desserte. La Commission de Régulation de l'Energie propose au gouvernement les Tarifs d'Utilisation des Réseaux Publics d'Électricité (TURPE) qui assurent les revenus des gestionnaires de réseau de distribution.

Les fournisseurs d'électricité

Le fournisseur d'électricité revend au détail de l'électricité au consommateur final. Il assure la commercialisation et la facturation de l'électricité au client et reverse aux gestionnaires des réseaux de transport et de distribution de l'électricité la part de la facture qui leur revient. C'est avec lui que le client final passe un contrat de fourniture d'électricité. L'électricité commercialisée par le fournisseur peut avoir été produite par lui-même (c'est le cas pour la majeure partie de l'électricité commercialisée par EDF, Engie) ou par un tiers (TotalEnergie par exemple). Dans ce dernier cas, le fournisseur s'est approvisionné sur le marché de gros au travers de contrats de gré à gré (souvent de long terme) ou sur les marchés organisés. Il existe deux catégories de fournisseurs : les fournisseurs historiques ont eu le monopole de la fourniture d'électricité sur leur territoire de desserte avant la libéralisation des marchés (EDF, Entreprises Locales de Distribution) ; les fournisseurs alternatifs sont apparus au cours du processus de libéralisation des marchés et n'ont jamais été en

Usagers de l'électricité

Bien évidemment, tout le monde a besoin d'électricité aujourd'hui. Cependant, comme ces besoins ne sont pas les mêmes, l'électricité est destiné à 4 grands marchés :

  • Les clients résidentiels dont la puissance souscrite est inférieure à 36 kW (profil tarif bleu) ;
  • Les petits clients non résidentiels dont la puissance souscrite est inférieure à 36 kW (profil tarif bleu pro) ;
  • Les sites moyens non résidentiels dont la puissance est comprise entre 36 kW et 250kW (profil tarif jaune) ;
  • Les grands sites non résidentiels dont la puissance est supérieure à 250 kW (profil tarif vert).
  • Les chiffres du marché de l'électricité en France en 2022
  • Puissance installée des centrales électriques françaises : 144,3 GW en 2022 ;
  • Production d'électricité : 445,2 TWh en 2022 soit une diminution d'environ 14% par rapport à 2021, dû à la maintenance de nombreuses centrales nucléaires françaises ;
  • Consommation d'électricité : 459,3 TWh en 2022 soit une diminution de 1,7% par rapport à 2021 ;
  • Importations annuelles d'électricité : 57 TWh ;
  • Exportations annuelles d'électricité : 40,5 TWh ;
  • Longueur du réseau de transport : 105 817 km de lignes ;
  • Longueur du réseau de distribution : 1,4 million de km (2021) ;
  • Nombre de points de livraison : 37 millions de points de livraison.

Le marché de gros de l'électricité

Tous les acteurs de l'électricité n'évoluent pas sur le même type de marché. Comme pour un très grand nombre de produits, il existe un marché du détail, que les particuliers connaissent bien, et un marché de gros, réservé aux professionnels. Ces derniers s'échangent donc l'électricité sur les marchés du gros. On distingue couramment 3 acteurs sur ces marchés.

  • Les producteurs d'électricité (EDF, CNR, Enel...) qui vendent l'électricité qu'ils produisent ,
  • Les négociants qui interviennent comme intermédiaires ;
  • Les fournisseurs qui achètent sur le marché du gros pour approvisionner leurs clients.

Ces acteurs peuvent intervenir sur différents marchés :

  • Le marché de gré à gré sur lequel l'électricité est directement vendue et achetée par les producteurs et les fournisseurs sans passer par un intermédiaire ;
  • Le marché de gré à gré intermédié où entrent en jeu les négociants qui s'occupent de paramétrer les transactions ;
  • Les bourses où l'électricité est échangée sur une plate-forme normée où les acteurs négocient la vente et l'achat des produits.
 Marché de gré à gréMarché de gré à gré intermédiéMarché à termeMarché du SpotMarché d'ajustement
Marché Day-AheadMarché infrajournalier (intraday)
HorizonLong et moyen terme 1 mois à 3 ansCourt terme (J+1)Très court terme (Heures)Temps réel (minutes)
ProduitsStandardisés ou nonStandardisés pour faciliter les échanges
OpérateurContrat conclu directement entre producteur et fournisseurNégociants (Courtiers)EEX Power Derivatives France (Liepzig)Epex Spot France (Paris)RTE
UtilisationGestion des risques de fluctuation des prix de l'électricitéAjustement production / consommationSécurité du réseau

Le marché d'ajustement L'électricité ne se stockant pas, une égalité doit à tout moment être observée entre l'électricité injectée dans les réseaux et l'électricité soutirée par les consommateurs. Un marché d'ajustement offre, à travers un mécanisme d'appel d'offres et d'enchères, la possibilité, en temps réel, d'acheter la puissance non utilisée ou des offres d'effacement. C'est RTE, le gestionnaire du réseau de transport d'électricité en France, qui administre ce marché. Assurer la sécurité du système est l'une de ses missions.

Il est possible de consulter les prix de l'électricité sur le marché de gros sur notre page dediée.

Les produits sur le marché

Les produits proposés sur le marché de gros de l'électricité ne sont pas tous identiques. On distingue les produits spot (achetés pour une livraison à court terme) des produits à terme (achetés à un horizon plus lointain).

Les produits spot

Les produits spot ou au comptant sont voués à une livraison immédiate, ou à bref horizon (un à deux jours ouvrables). Dans les faits, il existe sur le marché de l'électricité des produits à horizon d'une journée (Day-ahead), des produits demi-horaires, horaires ou par blocs de plusieurs heures (Intraday). Le prix du produit Day-ahead, défini chaque jour entre 12h30 et 13h sur la bourse EPEX SPOT, constitue le prix de référence pour tous ces produits à court terme. Négocié la veille, il reflète l'équilibre offre-demande, avant l'ajustement de RTE en temps réel. 

Les produits à terme

Ces produits sont échangés dans des conditions négociées très en amont de la livraison (qui pourra avoir lieu des semaines, des mois, voire des années plus tard), ce qui permet de réduire les risques liés à la volatilité du marché du spot. Le contrat définit les modalités d'échange (la date d'échéance, le prix...) et le produit (par exemple: le type d'électricité, le volume...). Ces contrats portent généralement sur des produits standardisés afin de simplifier l'échange final. 

Les prix des produits à terme sont le reflet des prix spot anticipés pour une période donnée. Leurs coûts servent donc aux fournisseurs à définir les grilles tarifaires proposées aux grandes entreprises par exemple.

Comprendre le prix de l'électricité en France

échange d'argent contre de l'électricité

Pour comprendre le financement du marché de l'électricité, il est intéressant de décomposer sa facture, qui renferme de précieuses informations. La facture d'électricité des consommateurs (des particuliers et des petits professionnels) ayant souscrit une offre de marché (ex : offre à prix indexés) ou les tarifs réglementés se décompose en trois parties.

  • Un tiers pour l'énergie proprement dite (les coûts liés à la production d'électricité : centrales nucléaires, hydrauliques, etc.) et sa commercialisation. Depuis 2010, l'ARENH permet aux fournisseurs alternatifs de s'approvisionner en énergie nucléaire à un prix régulé ;
  • Un tiers pour l'acheminement de l'électricité jusqu'à son consommateur. Elle finance les coûts relatifs au transport et à la distribution de l'électricité (gérés respectivement par la RTE et ENEDIS ainsi que les entreprises locales de distribution). Ces coûts sont réglementés et fixés par le TURPE (tarif d'utilisation des réseaux publics d'électricité) ; ils sont identiques chez tous les fournisseurs ;
  • Un tiers pour les taxes et contributions ;
    • la TVA sur l'électricité à 20% sur le prix du kWh, la CSPE et la TCFE et de 5,5% sur l'abonnement et la CTA ;
    • l'Accise sur l'électricité (anciennement CSPE) qui finance le développement des énergies renouvelables, le chèque énergie, ou encore une partie du budget du médiateur national de l'énergie ;
    • la CTA qui représente 21,93% de la partie fixe du TURPE pour les consommateurs raccordés aux réseaux publics de distribution d'électricité ;
    • la TCFE qui abonde le budget des communes et des départements et dont le montant varie d'un endroit à un autre.

Ouverture du marché de l'électricité français à la concurrence

Un des événements récents marquants pour le marché de l'électricité français a été l'ouverture à la concurrence, souhaitée par l'Union européenne. Les Français sont donc passés d'un interlocuteur unique, EDF, à un grand choix de fournisseurs. Comment s'est déroulée cette libéralisation du marché de l'électricité en France. Retour sur les grandes étapes et les grands changements.

Le processus de libéralisation du marché de l'électricité français

Le processus de libéralisation du marché de l'électricité français a été enclenché par l'Union européenne avec une directive votée le 19 décembre 1996. L'idée est de casser les monopoles nationaux. Cela comprend la séparation des activités de production, de transport, de distribution et de vente de l'électricité, autrefois réalisées par les fournisseurs historiques, comme EDF en France.

  • Les infrastructures de la chaîne de valeur de l'électricité
  • les installations de production d'électricité (centrales nucléaires, thermiques, hydrauliques, parcs éoliens ou photovoltaïques) ;
  • les réseaux de transport d'électricité (lignes à très haute-tensions) ;
  • les réseaux de distribution d'électricité (ligne à moyennes tensions) ;
  • les transformateurs et postes électriques.

Un tel bouleversement des structures du marché de l'énergie n'a pu se faire que par étape :

  1. Juin 2000 : pour les sites ayant une consommation annuelle électrique supérieure à 16 GWh ;
  2. Février 2003 : pour les sites ayant une consommation annuelle électrique supérieure à 7 GWh ;
  3. Juillet 2004 : pour les entreprises et les collectivités ;
  4. Juillet 2007 : pour l'ensemble des consommateurs ;
  5. Juillet 2015 : fin du Tarif Jaune et du Tarif Vert pour les professionnels.

Est-ce la fin des tarifs réglementés pour l'électricité ? Avec la fin des tarifs jaune et vert pour les professionnels et la fin annoncée des tarifs réglementés du gaz prévus pour le 1 juillet 2023, il est possible de se demander si ce sera également le cas pour les tarifs réglementés de l'électricité. Cependant, rien n'a encore été annoncé ; le tarif réglementé de l'électricité ne subit donc aucun changement.

Qu'est-ce que change l'ouverture du marché de l'électricité à la concurrence ?

Les bénéfices pour les consommateurs de l'ouverture du marché à la concurrence sont certains. Tout d'abord, on a assisté à une baisse des prix du kWh, avec de très nombreux fournisseurs alternatifs proposant des offres moins chères que les tarifs réglementés. On note aussi qu'il existe aujourd'hui des offres mieux adaptées aux aspirations contemporaines, comme les offres vertes, qui permettent aux consommateurs de participer à leur échelle à la transition énergétique. Par ailleurs, la libéralisation du marché a également entraîné la création d'offres à prix fixe, plus rassurantes pour certains clients.

Quel contrôle sur le marché de l'énergie ?

En France, c'est la Commission de Régulation de l'Energie qui surveille le marché de l'électricité en collaboration avec l'Agence de coopération des régulateurs de l'énergie (ACER). L'ACER est un organe de l'Union européenne créé en 2010. Il assiste les autorités nationales de régulation des marchés de l'énergie afin de garantir un approvisionnement énergétique ininterrompu, en développant des sources d'énergie stables et compétitives. Dans ce cadre, l'UE s'est dotée de nouvelles règles strictes sur le négoce de gros de l'énergie (Règlement (UE) n°1227/2011 du 25 octobre 2011).

Les marchés de l'électricité à l'international

La consommation mondiale d'électricité

En 2021, l'électricité, (provenant de source nucléaire, hydroélectricité ou énergies renouvelables), est la quatrième source d'énergie (17,8 %) après le gaz naturel (24,4 %), le pétrole (30,9 %) et le charbon (26,9 %). L'Asie est la zone la plus consommatrice d'électricité au monde avec plus de 49% de la consommation mondiale en 2019. L'Amérique du Nord arrive en deuxième position et représente, avec l'Europe et la Russie, 38 % de l'énergie mondiale consommée. 

Les consommations des pays en développement étaient en forte augmentation en 2011 : + 102% en 10 ans pour l'Asie alors que dans la même période le Brésil a multiplié par 1,5 sa consommation. 

Globalement, la consommation d'électricité dans le monde a été multipliée par 3,3 en moins de 40 ans. 

En France, la répartition de l'utilisation de l'électricité en usage spécifique se fait de la manière suivante (voir ci-dessus).

Qui sont les grands producteurs d'électricité ?

Une dizaine de grandes entreprises concentrent une part importante de la production d'électricité mondiale. On retrouve dans le peloton de tête les groupes français : EDF et Engie. Le premier se démarque par ses capacités de production d'électricité de source nucléaire alors qu'Engie est le premier producteur mondial d'électricité non nucléaire.

Les principaux pays producteurs d'électricité sont logiquement aussi les principaux consommateurs. Les consommations dans les pays en développement étant en constante augmentation, ces pays investissent fortement pour augmenter leurs capacités de production ; on retrouve ainsi la Chine, l'Inde ou encore le Brésil dans le top 20 de ce classement. 

Comment s'organise l'approvisionnement de la France en électricité ?

Contrairement à d'autres pays, la France a une balance excédentaire concernant l'électricité, c'est-à-dire qu'elle exporte plus qu'elle importe d'électricité. Les installations notamment nucléaires ou hydrauliques créées très tôt ont permis à la France d'être très rapidement autosuffisante en la matière. Cependant l'électricité ne se stockant pas, il arrive qu'en période de pic de consommation (comme en plein hiver) il faille importer de l'électricité en provenance notamment d'autres pays européens comme l'Allemagne. La France est aussi dépendante des importations fossiles (charbon, gaz, fioul) pour sa production d'électricité. 

Les moyens de production de l'électricité

Il existe de nombreux moyens pour produire de l'électricité plus ou moins cher et avec un impact inégal sur l'environnement. 

  • L'énergie thermique à flamme : elle permet de créer de l'électricité à partir de la combustion d'énergies fossiles comme le charbon, le gaz ou le pétrole. Cette technique est la plus utilisée au monde car le charbon ou le gaz sont peu chers et en abondance. Ce mode de production est toutefois polluant et émetteur de gaz à effet de serre ;
  • L'énergie nucléaire : elle repose sur l'uranium (minerai radioactif) qui permet de produire de l'électricité à partir de la chaleur créée lors de la fission de l'atome. Ce mode de production s'est fortement développé dans les années 70 après le premier choc pétrolier. L'énergie nucléaire présente l'avantage de ne pas émettre de gaz à effet de serre, mais les déchets qui résultent de la fission de l'uranium sont radioactifs et présentent de nombreux problèmes de stockage et de pollution ;
  • Les énergies renouvelables : il existe plusieurs sortes d'énergies renouvelables qui sont des sources inépuisables pour la production d'électricité. Les énergies solaires, hydrauliques, éoliennes se développent de plus en plus comme sources de production. Si actuellement ce type de production est encore coûteux, il a néanmoins l'avantage d'être peu polluant.

Impact de l'électricité sur l'environnement

lac de rétention d'un barrage hydraulique

La France est l'un des pays au monde qui émet le moins de CO2 pour sa production d'électricité. En effet le mix énergétique français est largement dominé par le nucléaire et l'hydraulique est à 90% "décarboné" c'est-à-dire sans émission de CO2. Seule la production thermique (environ 10% de l'électricité française) émet des gaz à effet de serre. Mais ici encore, les centrales thermiques françaises utilisent majoritairement le gaz naturel qui émet moins de CO2 dans l'atmosphère que le charbon ou le fioul (400 grammes de CO2 par kWh pour le gaz contre 1000 grammes pour le charbon). Lorsqu'on prend en compte l'analyse du cycle de vie (l'ACV) et donc les émissions de CO2 pendant toutes les étapes du cycle (extraction, transport, production, distribution, gestion des déchets...) l'énergie nucléaire reste la moins émettrice de gaz à effet de serre avec seulement 5 grammes par kWh produit. 

Par contre, la production d'électricité d'origine nucléaire produit tous les ans 1150 tonnes de combustibles usés. 850 tonnes sont traitées à l'usine de La Hague pour en extraire l'uranium (65%) et le plutonium (1%). Le plutonium pourra servir de nouveau pour la création de combustibles, mais 300 tonnes annuelles ne sont pas traitées et restent en attente d'une décision des autorités françaises et d'EDF. De plus, le matériel (gants, filtres, blouses, outils...) utilisé est contaminé par les radionucléides et devient lui aussi un déchet radioactif. D'autre part, l'énergie nucléaire utilise des milliards de litres d'eau pour le refroidissement de ses centrales, bien qu'une grande partie soit rejetée, l'eau utilisée présente tout de même un taux de radioactivité qui est aujourd'hui jugé négligeable.

Même les sources d'énergie dites renouvelables ont un impact sur l'environnement, comme leur intégration dans les milieux naturels ou dans le paysage. Un parc éolien va déplacer les voies empruntées par les oiseaux, "décaper" la zone d'implantation avec des dalles de ciment et la destruction de talus. Les barrages hydrauliques entraînent lors de leur création des déplacements de populations et l'inondation de zones agricoles ; ensuite les lacs artificiels de retenues d'eau et la libération de l'eau causent un déséquilibre des écosystèmes avec une sous ou sur oxygénation de l'eau. Le meilleur moyen de réduire son empreinte sur l'environnement est donc surtout de moins consommer !